Retranscription de la conférence PIF/Coronavirus de l'ENVA

Conférence PIF et CoronaVirus Maison Alfort du 28 mars 2017

Par le Dr Sophie Lepoder, maître de conférence en virologie

 

Il existe deux classifications pour les virus : à ADN ou à ARN.
Le virus à ADN est stable, alors que le virus à ARN est très instable et mute facilement, a un fort pouvoir pathogène, et peut être transmis entre espèces.

Les virus peuvent également se décomposer en deux types : nus ou enveloppés. L’enveloppe d’un virus est composée de lipides.
Les virus nus sont très résistants (typhus).
Les virus enveloppés sont moins résistants et très sensibles aux détergents, ceux-ci attaquant les lipides de l’enveloppe.

 

Cependant, le CoV (Corona Virus) est parmi les plus résistants des virus enveloppés.

Les CoV sont une grande famille touchant toutes les espèces animales, certains étant plus spécifique à une espèce particulière.

Les coronavirus qui affectent les chats font partie des ?.
Les CoV du chien et du porc en sont proches.

Les β provoquent des affections respiratoires et ne concernent pas les chats, mais les humains et les chauve-souris.

 

FCoV : Feline Coronavirus

On distingue désormais deux sérotypes différents du FCov : FCov I et FCov II

Le FCoV I est le plus fréquemment rencontré et n’est pas cultivable.
Le FCoV II est beaucoup plus rare (2% des cas recencés) mais est cultivable. Il est donc utilisé en laboratoire, mais il n’est pas représentatif du fait de sa rareté. On a remarqué qu’il avait un gène commun avec le CoV canin.

Parallèlement aux deux sérotypes, il y a deux biotypes « jumeaux » : FeCV et FIPV. Soit 4 variantes…

Les anticorps détectés sont communs aux deux biotypes, mais on peut distinguer le sérotype.

 

La protéine « S » présente dans la couronne du virus a été repérée dans les cas de PIF.
On a également détecté la protéine « ORF3c » dont la fonction est encore inconnue.
Ces protéines permettent de distinguer la mutation.

 

L’hypothèse actuellement retenue est que le virus mute dans l’organisme, et que le virus muté n’est pas transmis.
Le FeCV est excrété dans les selles, et on suppose que le FIPV n’est pas ou très peu excrété.

 

Le FeCV attaque les entérocytes.
Le FIPV infecte les cellules sanguines (monocytes macrophages) ce qui provoque sa diffusion dans l’organisme.
Les monocytes ne détruisent pas le virus, mais provoquent des réactions qui alertent : présence de neutrophiles et déplétion en lymphocytes T.

Un vaccin est commercialisé en Belgique. Il serait inoffensif, mais inactif, car généré à partir des FCov II…

On estime que 1 à 2 % des FeCV muteraient en FIPV.

 

Prévention


La contamination est de type oro-fécale.
On estime que toutes les chatteries de plus de six chats seraient touchées, et que 60 % des autres le seraient.

Le virus survit 7 semaines en milieu sec.
Il est sensible à tous les détergents et désinfectants.

Un bon nettoyage / désinfection permettra de réduire sa présence, et de diminuer la charge virale des animaux.
Diminuer la charge diminue le risque de rencontrer le virus muté.

La prévalence du virus muté passerait de 2 à 10 ou 12 % en refuge.

 

Quelles sont les portes d’entrée du virus ?

  • Un nouvel arrivant
    une saillie extérieure
    les expositions
    les visites

 

Mesures préventives :

  • nettoyage des mains
    nettoyage des litières
    nettoyage des semelles

 

Prévoir une litière de plus que le nombre des chats présents. Ne pas utiliser d’agglomérante qui favorise la diffusion du virus excrété.

Séparer les chats par groupes de trois (recommandation européenne)

 

Quelle conduite adopter avec une portée dont la mère est atteinte ?

les chatons sont protégés par les anticorps maternels jusqu’à cinq ou six semaines.
Faire la balance du risque infectieux et du risque comportemental d’une séparation prématurée.

 

Pratiquer la sectorisation et la marche en avant !